Chirens site officiel de la commune de Chirens
Assaut de la motte
castrale de Dinan.
Tapisserie de Bayeux,
fin du XIe siècle.
Motte féodale
de St Sylvain d’Anjou (MAINE et LOIRE)
Les mottes castrales de Chirens
Textes - Photos : Pierre Carre
Situer les mottes castrales de Chirens.
plan de la commune
Parmi les multiples formes qu’ont pris les ouvrages fortifiés (enceinte, motte, château-fort, bourg) le château de terre parait le plus modeste, le plus original et généralement le moins connu… sauf peut-être des chirennois. Il faut dire qu’on en compte quatre sur le territoire de la commune (dont un, le Châtelard, dans un état de conservation exceptionnel) :
- La fortification de Clermont sur laquelle fut érigé le château fort dont la ruine n’a épargné, partiellement, que le donjon (Tour de Clermont )
- La motte du Châtelard (appelé également « Rond des Terreaux ») : toponyme sans ambigüité, éponyme de la colline qu’elle couronne.
- La motte de la Poype entre les hameaux de Clermont et du Bozon.
- L’enceinte de La Louvatière, ou « Château- vieux ».
Les toponymes désignant les mottes de la Poype et de la Louvatière méritent quelques précisions : au moyen-âge « poype » est un terme synonyme de puissance, d’autorité, mais désigne également, par extension, un bâtiment érigé sur une hauteur généralement entouré de fossés. [Beaujol, en 1441: « … confesse plus tenir de mon Seigneur de fief et de hommage lige la poype de Chastellan… ».]
Le site de la Louvatière fut identifié au hameau qui lui est contigu, ou désigné par « Châteauvieux » par les anciens chirennois, tandis que La pouèpe du Bouson (devenus la Poype et Bozon sur la carte IGN de 1949) est désormais le toponyme désignant cette colline. .
Si l’importante densité de fortifications à Chirens en fait un site relativement atypique, notre commune n’a pas l’exclusivité des mottes et enceintes castrales de terre, loin s’en faut, puisqu’on en dénombre plus d’une centaine dans le département de l’Isère, plusieurs milliers en Europe.
Contexte politique :
En ce début du deuxième millénaire les rois de Bourgogne, incapables d’exercer leur autorité, laissent notre région sans réel pouvoir central. Des familles de l’aristocratie locale profitent de ce vide pour étendre leur domaine et leur autorité. Au cours des dernières années d’occupation du site de Colletière à Charavines (abandonné vers 1040) des châteaux de terre apparaissent sur les hauteurs stratégiques. Quelques dizaines d’années plus tard ils seront abandonnés ou transformé en château de pierre.
La mise en relation de ces fortifications est difficile à établir faute de textes anciens. On a émis l’hypothèse que des seigneurs de petite noblesse réalisèrent une ou plusieurs places fortes, nœuds névralgiques de leur do maine, puis que, à la manière du coucou, le seigneur de Clermont fit place nette de toute autorité sur le territoire qui deviendra son mandement.
En réalité, grâce aux recherches menées par plusieurs archéologues et historiens, confirmées par des textes découverts récemment par l’historien Jean-Pierre Moyne, on sait désormais que l’établissement de ces pouvoirs est le résultat d’une stratégie globale sur toile de fond de l’autorité de l’archevêque de Vienne (nous y reviendrons lors d’un prochain article sur la famille de Clermont).
Le territoire de Chirens et des communes environnantes, peu peuplé, peu développé, situé à l’extrémité orientale du conté de Vienne intéresse peu l’archevêque, laissant alors une réelle autonomie politique aux seigneurs de Clermont qui sauront en tirer parti avec habileté, prudence et pragmatisme.Dans ce contexte politique, après l’abandon de l’habitat fortifié de Colletière, l’ensemble des mottes de Chirens (toutes en vue directe de celle de Clermont) forme un maillage défensif cohérent pour contrôler la vallée de l’Ainan.
Position cumulant les avantages économiques et intérêts stratégiques, offrant une vue pratiquement sur 180° bien qu’entouré de sommets plus élevés, le site de Clermont était un choix parfaitement logique pour y regrouper des forces en un seul lieu et y construire un château en pierres, raison probable de l’abandon des châteaux de terre, quelques dizaines d’années seuleme nt après leur édification.
Enceinte ou motte castrale ?
L’enceinte castrale est probablement l’ouvrage connu le plus ancien pour protéger un édifice. Un fossé annulaire ou rectangulaire est creusé tandis que la terre rejetée forme un rempart généralement complété par une palissade en bois ou maçonnée. C’est à ce type de protections qu’appartient la fortification de la Louvatière.
L’élément caractéristique de la motte castrale, telle la fortification de la Poype, est une levée de terre tronconique au pied de laquelle une plate-forme (la basse-cour) reçoit les bâtiments d’habitation. L’ensemble est protégé, de la même manière que l’enceinte, par un ensemble fossé-rempart-palissade.
Si dans une région de plaine ces différents types sont aisément identifiables, dans les régions de montagnes et de collines, comme à Chirens, la frontière entre motte et enceinte est plus confuse car, réalisées avec bon sens et opportunité par des hommes ne disposant que d’outils à bras, les fortifications ne sont pas artificielles mais plutôt des aménagements du relief préexistant. En profitant des accidents du terrain on réalise une économie considérable de terrassement. Ainsi le Châtelard comporte des éléments propres à l’enceinte et à la motte.
Concernant Clermont, l’identification est aléatoire en raison des remaniements du terrain qui ont été nécessaires à la construction ultérieure du château.
Ces fortifications peuvent nous sembler bien fragiles et vulnérables. En réalité elles sont parfaitement adaptées pour résister aux armes utilisées et aux techniques guerrières de l’époque. Leur forme annulaire regroupe les défenseurs tandis qu’elle disperse les assaillants. De plus les forces mises en jeu sont bien modestes en regard de l’idée que, par exemple, le cinéma à grand spectacle nous donne d’une bataille avec ses milliers de combattants et des moyens considérables. Dans le cadre d’une guerre « locale » ce ne sont que quelques poignées de protagonistes, rarement professionnels, qui s’affrontent, aidés pour la défense de paysans réfugiés dans l’enceinte, modestement armés et peu ou pas entrainés.
Le Châtelard: une forteresse imprenable
motte castrale du Chatelard: dessin de Chantal Mazard et Philippe Carron
Situé à l’extrémité d’une crête largement arrondie, dominant nettement son environnement, le rôle défensif du Châtelard est évident et fut confirmé par les fouilles réalisées de 1983 à 1987.
Un large fossé assure la première ligne de défense. Modeste sur les versants escarpés, il devient une profonde entaille sur le flan Est, le plus vulnérable, qui cumule les éléments majeurs de défense. La levée de terre du fossé forme, à l’intérieur, un rempart qui s’élève progressive-ment pour former une motte de 12 mètres de haut à l’Est. Ce rempart devait être renforcé par une palissade en bois et la motte couronnée d’une petite tour, dernier refuge, lors d’une bataille, quand la partie basse était débordée.
Le fossé et la motte du Châtelard (côté Est) .
Seule une vue aérienne
en hiver permet de
réaliser un cliché global
de la fortification
Le fond plat du fossé était inferieur de 2 mètres au niveau actuel: en 1000 ans, les intempéries ont eu raison du glacis de gros galets qui protégeait les flans abruptes des remparts, puis ont lessivé et raboté les crêtes et comblé le fossé.Dans la basse-cour (l’espace central) Les fouilles ont révélé des « cylindres » de terre noire dans la roche mère: ce sont les empreintes des pieux pourris et disparus qui formaient l’ossature des bâtiments dont les espaces vides étaient probablement comblés de torchis. Un bâtiment principal de 15 m environ de côté voisine un second de taille plus modeste. Entre les deux une probable avancée de toit abritait une large fosse de 1,90m x 1.80m dont le remplissage hétérogène ne permet qu’une interprétation incertaine. Très fréquentes, parfois multiples, ces fosses pouvaient être des réservoirs ou des silos à grain.
L'enceinte vue du sommet de la motte. En haut, à droite : reconstitution sommaire de la porte et de la palissade complétant le rempart en terre. En pointillés, l'emprunte des bâtiments et du silo.
Marquée par l’occupation humaine, une couche de terre meuble, de près de 30 cm d’épaisseur par endroit, révèle un matériel archéologique abondant (mais très fragmentaire) et semblable à celui découvert à Charavines bien que légèrement postérieur (deuxième moitié du XI ème siècle).
Les objets métalliques, clous de fer à cheval et de sellerie, fers à cheval, 2 boucles d’éperon, 6 carreaux d’arbalète (pointes de flèches), côte de maille en bronze, nous révèlent, outre la permanence du cheval, la présence d’hommes voués à la guerre et à la chasse, conduits par un personnage de statut social élevé.
Divers objets, tessons de céramiques et de cruches, lames de couteaux, aiguilles, épingles, poinçons, perle de verre, monnaie du XI ème siècle, évoquent un mode de vie semblable à celui des occupants du site de Colletières dont les activités agricoles et pastorales permettaient une vie quasi autarcique (pour plus d’informations se reporter aux différents ouvrages publiés par le musée archéologiques de Charavines, dont « Chevaliers paysans de l’an mil » de M. Collardelle et E. Verdel – disponible à la bibliothèque municipale de Chirens).
Il était fréquent qu’une voie de passage ou/et un village s’établissent à proximité d’un château de terre. Concernant le Châtelard c’est peu probable, toutefois, seules des fouilles étendues et systématiques pourraient faire évoluer ce qui n’est aujourd’hui qu’une hypothèse. En revanche, on peut l’envisager pour la fortification de Clermont , siège probable du pouvoir foncier et banal caractéristique de la société médiévale. C’est peut-être là l’origine du hameau de Clermont.
Châteauvieux (La Louvatière) :
une fin tragique
Cette enceinte, lieu stratégique majeur contrôlant le vallon du Cras et la vallée de l’Ainan barrée par un marais, est le parfait exemple de ces ouvrages artificiels qui ne sont que le remodelage du site naturel. M. Clermont-Joly en entrepris l’étude en 1974.
Vue de la RD 1075 : Châteauvieux
Cette enceinte profite d’un épaulement à mi-pente tranché au Nord-Est par le ravin du Touvat, obstacle pratiquement infranchissable. Les défenses originelles insuffisantes du terrain ont été complétées par un fossé, aujourd’hui comblé. Un tertre, grossièrement rectangulaire, de 35 m x 20 m, domine une basse-cour que seule une vision aérienne permît d’en déterminer le contour. Son sol, compacte, non remanié, dans lequel on a directement creusé des trous de poteaux pour élever l’ossature d’un bâtiment de bois, de pisé et de pierres collées à l’argile révèle qu’on s’est contenté de remodeler le relief initial. Un important amas de galets laisse supposer la présence d’un second bâtiment.Les objets découverts, nettement moins abondants qu’au Châtelard atteste la présence du cheval (clous de ferrure et fers à cheval), confirmée par la découverte de grains d’avoine.D’autres graines de lentilles et de vesces, ainsi que des os de porc (principalement) de mouton et de chèvre nous renseignent sur une partie du régime alimentaire des occupants.
Les vestiges de la motte
de la Louvatière
Un denier (pièce de monnaie) des archevêques de Vienne, postérieur à 1034 donne un indice sur la période d’occupation (certainement proche de celle du Châtelard) mais ne permet pas de déterminer la date d’abandon du site.
Des poutres et des pieux carbonisés, jonchant anarchique-ment le sol prouve la destruction des bâtiments par le feu. Incendie accidentel ou conclusion d’une bataille perdue (ou mal gagnée)? La question reste posée…
La Poype : la discrète
La coline de la Poype et
son manteau de végétation (depuis le chemin
des Habits)
Entre les hameaux du Bozon et de Clermont, au sommet d’une petite colline, complètement recouvert par la forêt rendant inutile toute prise de recul, le site est difficile à observer.
Nous sommes en présence d’une motte relativement classique avec un fossé protégeant un cône aux pentes raides au pied duquel, au Sud, s’étend la basse-cour. En son sommet une plateforme circulaire, d’une vingtaine de mètres de diamètre devait supporter une tour comme c’est le cas pour la très grande majorité des mottes castrales.
Entraits lors de deux sondages effectués sur le tertre, quelques tessons de céramiques permettent de dater la motte du début du XIème siècle. La durée d’occupation de cette fortification a du être très brève, mais, là encore, l’absence de textes nous prive d’informations permettant de comprendre sa fonction (élément déterminant dans un système défensif initial global ou simple poste avancé?), qui étaient ses occupants, pourquoi fut-elle abandonnée précocement, etc…?
Pour en savoir plus: Encyclopédie Wikipédia: Motte castrale
Découverte des sites, balade au Châtelard
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Une balade à faire en famille ou en VTT...
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Situer les mottes castrales de Chirens.
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L’engagement de la commune
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L’équipe municipale précédente menée par Pierre Girerd, puis par Christine Guttin, convaincue de la nécessité d’agir en faveur de la sauvegarde de son patrimoine, fit acquérir par la commune la parcelle du Châtelard en 2003, puis fit inscrire cette fortification à l’inventaire des monuments historiques en 2004.
Conscient qu’une information sur ce site remarquable, même modeste, entrainerait une augmentation de la fréquentation, il était nécessaire de prendre des mesures conservatoires.
Depuis 2004, pour éviter une circulation anarchique qui provoquerait la dégradation du site mais également pour en faciliter l’observation, est entretenu un couvert végétal d’arbustes de faible hauteur (80 cm) dans lequel sont réservés des sentiers permettant une libre visite.
Les travaux sont confiés à l’association ACT’Isére* pour un coût annuel de 1500 € environ. Cette dépense est intégrale-ment couverte par une subvention du Conseil Général de l’Isère.
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* ACT’Isére , situé à Voiron, est un centre d’aide par le travail qui offre la possibilité à des handicapés intellectuels de s’intégrer socialement par une activité rémunérée valorisante.
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38850 CHIRENS
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